Le Chasselas “éponge du terroir”
Valérie Blom (Le Régional 9 juin 2016)
Après Jérôme Aké Béda l’année dernière, Sandrine Caloz est la marraine du Mondial du Chasselas 2016. Cette Valaisanne de 26 ans est le visage de cette édition. «Un clin d’oeil au canton, détaille Claude-Alain Mayor, secrétaire général de l’Association pour la promotion du Chasselas. Nous souhaitons effacer les clichés et inviter davantage de producteurs de fendant à participer, même s’ils sont déjà nombreux.» Sandrine Caloz est vigneronne et oenologue à Miège et se plaît à travailler le fendant qui exige une grande vigilance.
Une Valaisanne au Mondial du Chasselas à Aigle, n’êtes-vous pas un peu perdue?
Non bien au contraire. J’ai fait mon école d’ingénieur sur le canton de Vaud et j’ai beaucoup d’amour pour le Chasselas vaudois. Il y a en outre de nombreux fendants au concours. La manifestation se tient à Aigle, mais les crus viennent de toute la Suisse et de l’étranger.
Pourquoi le Chasselas?
Il existe des compétitions pour d’autres cépages, mais il fait sens d’organiser celui dédié au Chasselas en Suisse, où il est principalement cultivé. Et quelle bonne idée d’avoir choisi Aigle, à mi-chemin entre les cantons de Vaud et du Valais, même s’ils ne sont pas les seuls à en produire. Le château aiglon est magnifique et c’est donc une excellente vitrine.
Le Chasselas est-il un cépage délaissé ou qui a redoré son image?
Depuis quelques années, il a plutôt redoré son image. Il revient en force, je le vois au travers des demandes. Il donne un vin frais, délicat et digeste qui est très apprécié. Moi-même je l’adore. C’est le cépage que je produis le plus, et avec lequel je prends énormément de plaisir, même à la vigne. Sa vinification est très intéressante, car nous n’avons pas droit à l’erreur. Il faut être vigilant, puisque c’est une éponge de la terre où il est planté. Le goût est très différent selon où il a été cultivé. En étant peu aromatique, il permet réellement au sol et au terroir de s’exprimer.
Le Chasselas est finalement un cépage romand…
Il est effectivement essentiellement cultivé en Suisse romande, mais la France et l’Allemagne s’y emploient également. On en trouve aussi dans des endroits plus étonnants en Roumanie ou en Hongrie. Mais il est alors plutôt utilisé comme raisin de table. La Suisse commence à exporter ses bouteilles de Chasselas, ce qui est une bonne chose. Toutefois, la production n’est pas assez importante pour permettre un réel développement de ce côté-là. Personnellement, j’apprécie l’esprit actuel, garant d’une certaine qualité.
Alors que l’utilisation du roundup dans les vignes est mal considérée par le public, les vignerons n’ont-ils pas meilleur temps de se diriger vers une production écologique?
Il y a de plus en plus de demandes de vins écoresponsables, mais le mouvement ne se limite pas au monde des crus. De plus en plus d’initiatives allant dans le sens d’un plus grand respect de la nature fleurissent dans les différentes régions viticoles de Suisse et pour ma part nous nous efforçons de respecter au mieux la vie du sol et de nos vignes notamment par les techniques de la production intégrée.
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