Le Chasselas se défait des clichés
Edito d’Anne Rey-Mermet paru dans le Riviera-Chablais du 30 novembre 2022
Produit du terroir par excellence, le Chasselas a longtemps traîné son lot de clichés. À l’instar de son homologue valaisan le Fendant, il a souvent été snobé par les fins palais, qui le considèrent avec condescendance comme un petit vin de table. Si en 25 ans, les surfaces de vignes de ce cépage emblématique ont diminué de près de 50% passant de 6’580 hectares en 1986 à 3’606 en 2020, sa popularité suit une courbe inverse. L’équipe du Mondial du Chasselas, organisé depuis 2012 au Château d’Aigle, a beaucoup œuvré dans ce sens. La bande-dessinée est un nouvel exemple de ce travail de sensibilisation. À travers les phylactères, l’ouvrage mêle récits ludiques et réalités du terrain. L’histoire dessinée s’appuie également sur une étude menée à l’échelle suisse.
L’Association pour la Promotion du Chasselas, organisatrice du concours international d’Aigle, a mandaté Changins pour sonder les consommateurs. Le vin blanc est bien connu des Romands, mais 31% des Suisses Allemands interrogés disent n’en avoir jamais entendu parler. La barrière de l’apéro ne s’arrête pas là: près de la moitié des répondants alémaniques seraient tentés de consommer ce vin avec des glaçons, tandis que cette suggestion ne séduit absolument pas de ce côté-ci de la Sarine. Les réponses décortiquées des 1’500 personnes interviewées recèlent encore bien d’autres enseignements, moins propices à déclencher une guerre des tire-bouchons, mais qui montrent comment ce vin minéral pourrait encore gagner d’autres adeptes.
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