Voyage en Chasselasie (3)
Lestés de malakoffs, nous voici au Vinorama de Rivaz. On assiste à la projection d’un documentaire sur l’année d’un vigneron à Lavaux. Qui a dit qu’on ne nous laissait pas le temps de digérer ?
Précisions :
– malakoffs : il s’agit d’un beignet au fromage, un mets typiquement vaudois dont le café de l’Union à Bursins s’est fait une spécialité. Miam, miam ! Les patrons de ce café respirent une joie de vivre fort communicative.
– Vinorama de Rivaz : construit entre 2008 et 2010, c’est un édifice dédié aux vins de Lavaux. 150 vignerons de l’appellation contribuent à garnir les rayons. Il y a 301 références que le visiteur peut acquérir et déguster. Bien entendu, on ne peut pas tout déguster le même jour. La gérante Monica Tomba (elle a ouvert le vinorama spécialement pour nous) change régulièrement la dizaine de vins qu’il est possible de déguster.
Claude-Alain nous a choisi trois quilles d’exception :
– un Saint-Saphorin 2017, “Les Blassinges” de Pierre-Luc Leyvraz ; ce chasselas a un nez très fin, une trame minérale, une pointe d’amertume en fin de bouche et une longueur appréciable.
– un Calamin 2016 d’Antoine Bovard. Calamin, un des terroirs les plus prestigieux de Lavaux, au sol riche en argile, occupe 16 ha des bords du Léman jusqu’à 300 m plus haut, avec des pentes allant jusqu’à 90 %. Ce vin a le nez un peu marqué, la bouche est suave et l’aération révèle un grand potentiel.
– un Dézaley 2016, premier grand cru, La Gueniettaz de Christophe Chappuis. Dézaley (53 ha) est l’autre terroir emblématique de Lavaux, contigu à Calamin, à gauche et au-dessus en regardant le lac. Ce vin est excellentissime. Il fera partie du Top Five, parmi les dizaines de chasselas que j’aurais goûté lors de ce voyage en Chasselasie.
Quelques centaines de mètres à pied en empruntant une toute petite partie du sentier de randonnée qui part du vinorama et nous voici au Château de Glérolles. Demeure historique construite au XIème et XIIème siècle, au bord du lac, c’est un domaine de 5 ha sur la commune de Saint-Saphorin. 5 ha de vignes acquis par les frères Dubois dont l’ensemble des domaines atteint désormais les 20 ha. C’est Alain Barraud qui nous accueille et fait visiter le château. Il n’est pas vigneron, mais il connaît le domaine et ses vins, comme sa poche. Homme chaleureux et avenant, il nous propose une dégustation féérique dans un lieu qui respire le luxe, le calme et la volupté.
Nous goûtons :
– Planète en 2017 et la “Réserve blanche” en 2016, 2010 et 2007. Ces quatre vins proviennent des vignes du château.
– Dézaley-Marsens “De la Tour” en 2016 et Dézaley-Marsens “De la Tour”, Vase n°4 en 2015.
Je n’ai pas envie d’ouvrir un dictionnaire des synonymes pour chercher ceux de brillant, d’excellent…. mais, je sais qu’il y aura au moins deux de ces vins dans mon Top Five. L’orage gronde sur le lac. Mais il nous épargne. J’ai dit “féérique”! Il est temps d’aller se restaurer, de reprendre des forces car demain nous serons valaisans. De la sole et des langoustines feront d’autant plus l’affaire qu’elles seront accompagnées d’un Aigle 2016 “Clos du Paradis” de la propriété “Veillon au Cloître”, d’un Aigle “La Baudelière” de Christine et Stéphanie Delarze, d’un Yvorne premier grand cru du domaine de L’Ovaille de Frédéric Deladoey.
Troisième chapitre du Voyage en Chasselasie de Philippe Demari du blog Dire le Vin
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